Eugène
Boudin (1824-1898) est l'un des précurseurs
de la peinture en extérieur, en France. Il
est né à Honfleur,
en 1824, dans une famille de marins. Il était
un grand admirateur des paysages, des rivages et l'atmosphère
tranquille de sa Normandie natale.
Inspirée
par le lieu, une singularité artistique va apparaître
dont Boudin va être l'initiateur : peindre en extérieur.
A partir de 1850 l'artiste franchit souvent l'estuaire
pour s'installer chez la mère Toutain à la Ferme
Saint Siméon à Honfleur, où il entraîne ses amis,
les peintres Millet, Jongkind, Monet, les plus grands
paysagistes du moment.
C'est
à cette période qu'il peint "Honfleur, personnages
à table sous les arbres, face à la mer”, œuvre caractéristique
de cette période par la thématique abordée. À la fois
peintre de marine, il peint également des paysages
à la frontière de la scène de genre comme “Marché
aux poissons de Trouville”.
Boudin
peint souvent par de longues touches fuselées et colorées,
modifiant les tons selon les lumières du moment, apportant
une originalité personnelle à son travail.
Ses
paysages, ses marines et ses scènes de genre se structurent
souvent de manière identique : un grand ciel occupant
la moitié du tableau et une partie inférieure privilégiant
des petits groupes de personnages ou de longues étendues
d'eau comme" La Rade à Trouville".
Pour
l'artiste, “L'imagination fait le paysage”. Passionné
par les beautés météorologiques, le peintre structure
sa toile par des tonalités argentées et des ciels
sans cesse balayés et chargés de nuages. Cela le conduira
à une technique subtile, assez sûre et rapide pour
en exprimer les nuances, le détail, l'émotion et la
vie.
Boudin
instaure une dramaturgie dans ses tableaux grâce à
son rendu de la lumière. Il voyage peu, mais il part
en 1895 à Venise pour renouveler une inspiration et
des motifs trop ancrés en Normandie. Il en ramène
plusieurs tableaux et esquisses dont Le Môle à la
Salute.
Les
caractéristiques de la peinture du maître sont toujours
présentes, mais la structure du tableau plus construite
apporte un esprit presque citadin à l'œuvre.
Eugène
Boudin découvre la Bretagne en 1855 et y séjourne
de manière régulière pendant trois ans. Séduit par
le pittoresque de la région, il s'intéresse à la vie
simple des paysans du Finistère et se révèle un témoin
attentif de leur mode d'existence. Lors de son second
séjour, effectué en 1857, l'artiste assiste au spectacle
du pardon de Sainte-Anne-la-Palud, l'une des fêtes
religieuses et populaires les plus importantes de
la région, qui se tient traditionnellement le dernier
week-end d'août.
Il
voit là l'occasion de peindre son premier tableau
de Salon. En 1859, Charles
Baudelaire est le premier à évoquer l'existence,
dans l'atelier d'Eugène Boudin (1824-1898), de «plusieurs
centaines d'études au pastel improvisées en face de
la mer et du ciel », qu'il qualifie de « prodigieuses
magies de l'air et de l'eau ».
Il
définit Eugène Boudin comme « le peintre
des états de l’atmosphère selon le lieu, l’heure et
le vent ». C'est aussi cette année-là que Courbet,
peignant au côté de Boudin, s'exclame : « En vérité,
mon cher vous êtes un séraphin, il n'y a que vous
qui connaissiez le ciel.»
Dans
sa quête de la lumière, celui qui voulait « nager
en plein ciel » exécute au cours de sa carrière des
centaines d'études de cieux et de nuages, au crayon,
au pastel, à l'aquarelle et à l'huile.
En
1892, le peintre se rend pour la première fois
dans le midi, à Villefranche-sur-Mer. Il écrira
« Le pays est fort beau, d'une couleur superbe et
l'on a ce grand avantage de pouvoir peindre en plein
air dans ces mois si ingrats chez nous ».
L'année
suivante, Eugène Boudin retourne dans le midi,
à Antibes, mais il sera cette fois déçu
et écrira « Au demeurant, vous savez, à part
les montagnes qui sont azurées et de toute beauté,
lorsqu’elles veulent bien se montrer, notre nord a
autant de charme que ce pays des oliviers gris et
terreux. Les côtes de Bretagne valent ces rivages.
La mer aussi a autant de caractère sur nos blondes
rives ».
En
juin 1896, Boudin écrira à un ami «
Je vais me remettre aux ciels et chercher encore et
encore à lutter contre cette chose si difficile
à aborder : la lumière. Notre oeil peut
faire la différence entre un paysage s'offrant
comme une nature morte et un autre, dont le jeu de
la lumière nous donne la sensation d'une nature
vivante et vibrante ».
En
1898, Eugène Boudin se trouve à Paris,
lorsqu'il sent qu'il va mourir. Ce grand peintre des
bords de mer et de leurs ciels, se fait transporter
à Deauville
où il décède le 8 août. Ce génie avait
compris que, dans la lumière, se trouve le
secret de la peinture !
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