Camille
Pissaro est né en 1830 à Saint-Thomas des Antilles,
appartenant alors au Danemark. Il garda toute sa vie
la nationalité danoise. Issu d'une famille
bourgeoise, descendante de maranes, juifs portugais
convertis au catholicisme, Camille Pissaro arriva
très jeune à Paris
où il fit, plus tard, la rencontre du peintre
danois Anton
Melbye, ce qui le décida à se consacrer
à la peinture, à partir de 1855.
Baignant
dans le milieu de la peinture, il fit la connaissance
de Corot, puis de Monet, et se consacre alors à des
travaux d'extérieur, parcourant les rues des
villes, et la campagne. En 1863 il expose pour la
première fois au "Salon des refusés" et il se lie
d'amitié avec Cézanne.
Pissarro
restera, dans l'histoire de la peinture, le premier
artiste que l'on peut rattacher au mouvement impressionniste.
Dans les années 1870, de jeunes peintres entrent en
rebellion contre l'académisme qui régne dans les salons
officiels. C'est dans l'atelier du photographe Nadar
que ces jeunes peintres, dont Pissarro, vont trouver
un lieu pour exposer leurs oeuvres. Et c'est là
que la fameuse toile de Monet, "Impression,
soleil levant", fut exposée pour la première
fois. Un critique d'art, mal intentionné, voulut
faire un jeu de mot malveillant, en intitulant son
article "l'exposition des impressionnistes".
C'est ainsi que le mouvement trouva son nom !
Par
rapport à l'académisme ambiant, le modernisme
de l'impressionnisme tenait au fait que style et technique
picturale dissocient les formes et les couleurs, imposant
ainsi de multiples nuances aux sujets représentés.
Il traduit la volonté de transcrire ce que
l'oeil perçoit, sans qu'aucun préjugé littéraire ou
culturel ne vienne influencer la vision et la réalité
vivante.
Le
chimiste Michel-Eugène
Chevreul s'était fait connaître des peintres
pour sa loi du contraste simultané des couleurs. Les
peintres attachés au courant impressionniste
s'inspirèrent des expériences de Chevreul,
pour montrer, dans leurs tableaux, que les ombres
ne sont pas noires ou grises mais colorées.
L'un
des principes fondamentaux de l'impressionnisme est
cet équilibre obtenu entre la vision et l'émotion.
C'est dans cette optique que Camille Pissarro mit
en oeuvre sa peinture, avec une prédilection
pour les paysages ruraux.
Il
prit ses distances avec Corot et l'école de Barbizon,
pour privilégier la couleur, les effets de
lumière sur l'eau, ou dans les nuances d'un paysage
ou d'un ciel. A Pontoise,
il travailla avec son ami Cézanne et structura
son style.
Vers
les années 1884 -1885, Pissaro fait la rencontre de
Signac et de Seurat qui l'initient au pointillisme.
Pissarro travailla dans ce style pendant quelques
années, sans pour autant y adhérer totalement,
et sans trop de succès quant à le vente
des toiles de cette veine.
Après
cette expérience, Pissarro revint à une peinture
exaltant la beauté de la lumière. Le pastel sur toile
"Etude de Pommiers à Eragny" (1892), appartient à
la période suivante de l'artiste, appelée "Période
d'Eragny" (1884-1903).
Le
succés aidant, Pissaro avait pu acheter une maison
à Eragny.
C'est vers 1890 qu'il reprend sa technique ancienne,
qui concrétise un retour à une vision plus traditionnelle,
et plus à son goût. Soutenu en cela par différents
amis tel que Octave Mirbeau, Pissarro commence à connaître
à nouveau le succès et se consacre à diverses techniques
: peinture, dessin, aquarelle, pastel, lithographie
et eaux-fortes.
C'est
dans cette période que Pissarro réalise ses différentes
séries sur des motifs urbains, lors de ses divers
voyages à Paris, Rouen,
ou Dieppe
.
Quelques
temps avant sa mort, Camille Pissarro renoue avec
un certain pointillisme comme dans un dernier hommage
rétrospectif tel que "La Jeune fille cousant" réalisée
en 1900.
En
1901, il entreprend une série de peintures lors de
voyages à Dieppe, puis au Havre,
et enfin à Paris, peintures marquées par cette réminiscence.
Il
meurt en Novembre 1903, en laissant derrière lui plus
de 1500 toiles. Cézanne, de manière posthume en 1906,
lui rend un hommage en déclarant qu'il n'avait toujours
été que l'élève de Pissarro !
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